🥖 Juste prix de l’alimentation : ce que révèle l’évolution de la consommation des Français
On parle souvent de la baisse de la part du budget des ménages consacrée à l’alimentation.
En 1960, un foyer français dépensait près d’un quart de son revenu pour se nourrir ; aujourd’hui, cette part tourne autour de 13 %.
De là à conclure que les Français dépensent moins pour se nourrir, il y a un pas… qu’il ne faut pas franchir trop vite.
👉 En réalité, le montant global du budget alimentaire reste stable, voire en légère hausse,
mais sa répartition et sa nature ont profondément changé.
🍽️ Moins de volumes, plus de servicess
Le phénomène majeur à l’origine de cette transformation, ce n’est pas la “pingrerie” du consommateur ni la guerre des prix entre enseignes.
C’est avant tout une baisse structurelle des volumes consommés à domicile.
Deux facteurs principaux expliquent cette évolution :
La démographie
Le nombre de repas familiaux diminue, les foyers sont plus petits, et les modes de vie plus éclatés.
la restauration hors foyer
Restaurants, cantines, sandwicheries, livraison… représentent désormais 35 % de la consommation alimentaire totale des Français.
💡 Autrement dit, le “gâteau” de la consommation alimentaire à domicile rétrécit.
Et quand le gâteau diminue, chacun se bat plus fort pour en conserver sa part — d’où la guerre des prix dans la grande distribution.
💶 Le “juste prix” : une question de perception plus que de moyens
Les données partagées par Isabelle Senand le montrent clairement :
les Français peuvent assumer une hausse du prix de leur alimentation.
🎯 Le “juste prix” n’est donc plus seulement lié à la qualité du produit,
mais aussi à la qualité du service : préparation, livraison, praticité, plaisir immédiat.
Leur comportement le prouve :
les dépenses en restauration hors domicile progressent plus vite que les volumes consommés.
Autrement dit, les consommateurs acceptent de payer plus cher
➡️ si la valeur ajoutée se traduit par un service, une expérience ou un gain de temps.
🌾 Ce que cela signifie pour les producteurs
Pour les agriculteurs et transformateurs, cette évolution pose une question cruciale :
👉 Comment reconnecter le prix de l’aliment à sa valeur réelle,
celle du travail, de la qualité et de la durabilité ?
Valoriser les circuits courts et les produits à forte identité territoriale.
Miser sur la transparence et la traçabilité pour rétablir la confiance.
Créer de nouveaux services autour du produit agricole : transformation à la ferme, formats pratiques, vente directe enrichie, partenariats avec la restauration locale.
⚖️ Redéfinir la valeur de l’alimentation
Le “juste prix” ne se décrète pas :
il se construit dans la relation entre producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs.
Aujourd’hui, l’enjeu n’est pas seulement de vendre des calories,
mais de redonner du sens et de la valeur au geste alimentaire —
à la ferme comme à la table.
Les Français sont prêts à payer davantage,
mais ils veulent savoir pour quoi.
🧭 À nous, collectivement, de faire en sorte que cette valeur ajoutée rémunère aussi ceux qui nourrissent.
📚 Source
Synthèse d’un article d’Isabelle Senand pour la Fédération du Commerce et de la Distribution
➡️ publié le 13/05/2025
